
Gigondas, vendredi 16 mai la veille au soir du départ.
Je retrouve Cyril, Pierre et Richard au retrait des dossards. Vérif des sacs: "La lampe?". Putain la frontale!!! ET OUI j'ai pensé à tout sauf à la frontale! Merde! Je file sur Orange acheter une frontale au Décat du coin puis reviens 30mn plus tard pour valider le tout.. ouf.. Enfin, fait chier quand même.. avec deux frontales à la maison! Au briefing les prévisions météo pour le lendemain (grêle) laissent à penser que nous serons privés du sommet. :-(
On retrouve Raymond et Serge au gîte à Beaume de Venise où l'on a prévu de passer la courte nuit avant le départ.
Trois trailers corses (Corte) sont aussi au gîte (des habitués du GR20). Pasta donc le soir puis prépa des sacs et au lit!

Réveil à 3h! Mince je commençais à dormir.. On se boit un petit café (la cafetière coule au compte goute) puis on est tous partis en direction de Gigondas pour le départ.
Il ne pleut pas et fait plutôt doux. Comme nous le craignions, pas de sommet. On contournera à 1500m par l'ouest en direction du Mont Serein pour rejoindre le tracé coté nord.
Je retrouve Karbone on échange deux mots, un gars m'interpelle: "Salut!" Je le reconnais mais de où??? Il me dit que l'on se croise entre midi et deux au boulot dans les collines! Oui je le reconnais maintenant! Du coup je fait vite connaissance avec Maxime. Je passe dire un bonjour à Akuna qui est venu nous faire un coucou très matinal! L'heure approche on s'avance vers le départ. Petit retard.. 4h45 c'est parti. Je démarre mon chrono (que je porte à l'envers pour éviter de lire le temps)
Pendant ces deux heures à la frontale je ne vais pas marcher du tout, mais je vais bien me faire doubler, ma vitesse est très faible. Mon objectif est de vivre l'après-Brantes (PK54) donc m'économiser un maximum jusqu'à ce PC. Raymond me double, je le retrouverai un peu plus loin sur le bas coté en train d'essayer de déplier un bâton qui ne veut pas jouer le jeu!
Bien après, en descendant un mini pierrier, je craque et je m'engraine avec d'autres gars et j'envoie bien pendant 15mn dans les cailloux! Bon ça va.., on peut se faire plaisir un peu non??? 1h plus tard je vais le regretter.. petit coup de barre.. mais pas bien grave. Finalement on arrive au pied du Ventoux où Akuna est venu nous encourager: "David! La frontale!" Oui dans le sac elle y serait plus à sa place en effet! ;-)
PK30, 4h de course: on attaque la grimpette du Géant.. Mais pas par la combe Curnier, dommage là aussi.. Là haut on ne voit pas le sommet. La tête dans les nuages bien gris.. On se rapproche petit à petit de ce plafond pas très accueillant. Il fait de plus en plus frais, mais il ne pleut toujours pas, tant mieux!
Je passe mon imper, ça va mieux.. Et on continue petit à petit. Un peu plus haut, petit coup de barre. Je sors mon premier gel et j'en prend bien deux doses.. Pas fameux.. Il ne passe pas bien.
On arrive donc sur la piste forestière qui va nous faire contourner le sommet par l'ouest. On est dans la brume des nuages et c'est parti pour du faux plat montant. Un peu plus loin je retrouve Maxime on papote un peu de nos courses puis je le laisse filer lorsque ça redescend. On arrive après un partie goudronnée sur la station du Mont Serein. Un peu plus bas dans les arbres se situe le ravito qui devait être au sommet du Ventoux.
Akuna est encore là! :-) Il me dit que Cyril est en train de se faire masser, qu'il n'est pas dans un bon jour et que je devrais essayer de le faire repartir pour voir si la machine peut se remettre en marche. Car là il s'agit bel et bien d'une machine!
6h10 de course, on repart ensemble pour faire la descente jusqu'à Brantes. Je le laisse passer devant et on descend cool vers Brantes. On discute un peu, de toute évidence il n'est pas en forme. Arrivé à Brantes Cyril a un sac qui l'attend avec sa bouffe, mais je vois bien qu'il ne s'est pas refait sur la descente. Je prend aussi deux de mes petits sandwichs, ça fait du bien de s'alimenter "correctement". Cyril me fait signe qu'il arrête. Ça m'emmerde pour lui, vu son niveau d'extra-terrestre.. mais franchement sur la descente qu'on a fait ensemble je le reconnaissais pas vraiment.
PK54 7h35 de course je repars. Quelques goutes commencent à tomber. Après avoir bien bu et mangé c'est toujours difficile de courir, mais je m'oblige à garder une petite foulée même sur les montées. C'est là que commence la course. L'après-Brantes, enfin! (On se motive comme on peut..)
Au ravito, Maxime est reparti devant moi ainsi qu'un binôme d'espagnols (catalans) et une fille aux cheveux mauves aussi. Important parce que on va tous faire du yoyo pendant les 7h30 à venir!
Pour faire simple, quand ça monte je rattrape tout le monde, mais quand ça descend ils me doublent tous, surtout la fille qui m'impressionne franchement en descente! On passe sur pas mal de portions de bitume.. moyen je trouve.. :-(
La pluie commence à tomber et ça va aller crescendo jusqu'au gros orage. J'arrive au ravito du K73 au moment où il tombe des cordes! Malgré la pluie un gars fait des aller-retours pour chercher les coureurs qui arrivent et les accompagne sur quelques mètres vers le ravito, un fada! :-) J'en profite pour passer mon imper que j'avais enlevé juste quand ça commençait à tomber! Je prend le temps de manger encore un mini-sandwich à la terrine de sanglier (putain que c'est bon!). Cheveux mauves arrive, puis Maxime. Il me dit qu'un coureur faisant le relais qui l'avait dépassé lui avait demandé s'il n'était pas de Marseille car un coureur plus en arrière lui avait demandé (au gars du relais) de dire qu'il n'était pas très loin derrière et de l'attendre. Je comprend alors qu'il s'agit de Richard qui demande après moi. Je réponds à Maxime que je l'attendrais peut-être au prochain ravito du K80. Parce que pour l'instant il pleut à bloc, il fait frais, pas envie du tout d'attendre à me les geler. Je range mon sac j'enfile l'imper par dessus le tout et c'est reparti après tout le monde là encore, sous la pluie battante. Le problème avec la pluie c'est que ça rend les rochers glissant.. J'aime pas du tout ça! En courant un peu je me réchauffe et ça va un peu mieux même si la foudre qui s'abat pas vraiment loin ne met pas vraiment l'ambiance. A ce moment là, et ce sera le seul je crois, je suis bien content de ne pas avoir de bâtons!
Au bout d'un bon moment la pluie se calme et ça va beaucoup mieux de ce coté là. Au K80 j'arrive au ravito et il ne pleut plus, cool! Je bois un peu de soupe encore et toujours de la St Yorre (j'ai du en boire au moins deux litres en tout) et je prend bien du chocolat. Mmmmh c'est bon le chocolat, ça fait du bien au moral! 12h17 de course c'est reparti, il reste encore 20 bornes. C'est quoi 20 bornes? Même pas un semi-marathon! Allez même pas peur! Bon Richard désolé mais si je m'arrête là à t'attendre ça va pas le faire!
Là encore cheveux mauves est partie devant et les deux espagnols aussi. je croise Maxime juste en partant: "Allez!". Comme d'hab je vais revenir sur les espagnols. En fait l'un d'eux est à la peine, et l'autre le tire depuis un moment déjà.. Le soleil fait son apparition! Vraiment cool ça! Ca fait du bien au moral la lumière! Cheveux mauves avait pas mal d'avance sur moi je ne la rattrape que sur la dernière montée avant la descente sur l'arrivée vers le K90. Juste histoire de la féliciter car je sais que dans la descente elle va me laisser sur place. Les filles ce sont de vrais métronomes sur ces distances. Elles bronchent pas. Moi, ça m'impressionne en tout cas..
Le reste c'est pour le fun, ça descend (même si ça remonte toujours un peu à un moment..). J'arrive sur Gigondas enfin! Sur l'arrivée au village je rattrape un gars qui marche. "Allez, avec moi! C'est fini là!" Il se met à courir tant bien que mal et on finira ensemble sur la ligne d'arrivée. 15h09 de course, il était temps!
Je retrouve Cyril qui est rentré depuis son abandon à Brantes et Pierre qui a terminé en 13h34! Encore une machine lui aussi! Plus tard je discuterai avec Sophie (cheveux mauves!). Je savais bien à sa foulée que c'était une fondue elle aussi. 1ère féminine du Trail des Roches il y a 3 semaines, dans deux semaines elle fait la Transju’trail (67km 2350m+) et deux semaines après le Cro-Magnon (104km 6400m-). Sur le long, les filles et les mecs y'a pas de différence. Moi j'aime bien ça!
Voilà.. après quelques jours, avec le recul, j'ai comme l'impression d'avoir fait un truc mais sans avoir tout compris. Bizarre comme sensation.. Enfin c'était bien sympa quand même.