26 juin 2007
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11:34

Merrell Aubrac 2007
Ce dimanche 24 juin le réveil a sonné à quatre heures du matin.
D'abord un truc chaud à boire, un demi gateau énergétique et nous voilà dans la voiture en direction du plateau de l'Aubrac.
Ca caille sévère. 8° C.
On se dit que c'est pas plus mal et qu'on aura la chance de courir quelques heures à la fraîche.
Nasbinals. 6H.
Déjà beaucoup de monde. C'est bizarre de voir autant de gens quand on connaît la tranquillité habituelle des villages de l'Aubrac.
Les autochtones doivent nous prendre pour des débiles, avec nos camelback et nos casquettes multicolores.
7H pétantes. C'est parti.
Devant les cadors envoient tout de suite du gros, ça frotte un peu, mais le niveau est tel que rapidement le peloton s'étire sur la large piste que nous empruntons.
Je me suis mis dans la tête de ne pas trop traîner.
Le premier et unique ravitaillement étant au 26ième km, je me dis que j'aimerais y passer autour de 2H30/2H40 histoire de rester au contact du deuxième wagon de coureurs.
Le début de course est totalement somptueux. Le soleil nous caresse le dos, la piste est légèrement tendre et la nature n'a toujours pas enclenché le mode estival.
Perturbée par les nombreux épisodes pluvieux et orageux, elle arbore des couleurs printanières incroyables. Du jaune, du violet, du blanc.
J'essaye d'en profiter un peu malgré le bon tempo de mon groupe.
Voilà Aubrac. On quitte la piste. On plonge en forêt sur un sentier mono-trace technique et glissant.
Première déconvenue : les zones marécageuses. Impossible de garder les pieds au sec. Malgré les sauts de cabri et les zig zag je finis par mettre les deux pieds dans le plat. De l'eau jusqu'à la cheville. Les godasses qui regorgent de flotte.
Ca va pas être de la tarte.
Malgré ça notre petit groupe composé d'une dizaine de coureurs file bon train. On a récupéré une large piste sèche. On grimpe à nouveau vers le centre du plateau.
Un gars nous pointe sur bord de la route : "78, 79, 80 ..." Je me dis que ce serait chouette de tenir à cette place. Je regarde le chrono : 1H29. Un type me dit qu'on a fait 17km.
Bon tempo.
Retour en forêt. Sauts de petits ruisseaux. Bingo ! Les pieds à l'eau. J'ai l'impression de courir avec des bottes.
Ca grimpe. On commence à faire de petits secteurs en marchant.
Le ravito approche. On grimpe vers le haut de la station de Bouyssous. Dur. On plonge par une piste de ski vers le point de ravitaillement.
2H35.
Je suis dans mon plan de course. C'est bien.
Je me sens bien. Je recharge en eau. Je me dis que la course ne fait que commencer.
Ca repart. Très roulant. Grosse piste, mais qui reste fatigante parce que jonchée de petites ornières. Faut tout le temps regarder où on pose le pied.
On commence à sentir la chaleur d'autant qu'on est totalement exposés au soleil un long moment.
D'un coup je ressens des maux de ventre. Je lève le pied. J'ai l'impression que j'ai mal digéré un gel. Je lève encore le pied.
Je perds des places et prends un coup au moral. Quelle mouise !
Ca dure une bonne demi-heure. A peine sorti de mes problèmes gastriques, bing première crampe. C'est la première de ma vie. J'y crois pas ! Je pensais assez bêtement que je n'étais pas sujet à ce problème. Et bien si.
Je m'étire et repars comme un petit vieux. Je sais aussi que mon temps sera moyen et que l'objectif sera de rentrer à bon port. C'est comme ça.
On arrive à la grosse difficulté du jour. Un mur taillé dans une piste de ski alpin. 700/800m à grimper de front. On marche. On serre les dents en se laissant porter par les encouragements des promeneurs.
On bascule. 35km dans le rétro. Je me dis que le plus dur est derrière. Tu parles ! Dans la descente je fais peine à voir. Crampe sur crampe. Je m'étire. Je marche. Je cours. Je marche. Ca frise le ridicule. Je ne cesse de me faire doubler.
On passe dans un secteur marécageux. Complètement à l'ouest je mets les deux pieds dans la boue. J'en ai jusqu'au mollet. Une de mes chaussures est entièrement recouverte de boue. J'ai l'impression d'être Casimir qui cours avec des Moon Boots !! Au secours !
Les derniers kilomètres ne sont qu'une longue déambulation sous acides ! J'attends la ligne comme on attend le Messie.
Enfin Laguiole au loin. On finit sur du goudron, j'ai l'impression de courir avec des jambes de bois, mais ça va mieux et je reprends un peu de vitesse pour finir.
Arrivée. C'est fini.
4H39 dont deux heures de divagation, j'ai du pain sur la planche avant de claquer des perf' sur les longues distances.
Thierry PIEDNOIR, membre du MTC et que je n'ai pas le plaisir de connaître fini sur mes talons. On aurait pu se soutenir sur la fin.
On reparlera sans doute de nos péripéties au barbecue du 4 juillet.
En tout cas je reviendrai tant cette épreuve est superbe.
Guilhem
thierry piednoir 02/07/2007 23:03
Olivier 29/06/2007 00:14
Pierre 26/06/2007 14:33